Le Cessonnais Alexis Dion, ici au côté de son entraîneur Manu Calvez, tentera de monter sur le podium des championnats du monde juniors, dimanche à Paris. : DR
Championnats du monde juniors. Encore cadet, le Cessonnais Alexis Dion représentera la France chez les lourds, dimanche, à Paris.
Son nom est déjà archi-connu à travers le monde, et pas seulement celui des sports. Il n’a plus qu’à se faire un prénom. Mais c’est une autre chanson : « On verra », sourit Alexis Dion.
Tout juste 16 ans, il a l’insouciance de ses copains d’adolescence. Mais il n’en a plus les mensurations : 1,92 m pour soutenir 120 kilos, ça impressionne. Au point qu’il ne joue plus avec les potes de son âge. Il a quitté le monde des cadets pour se frotter aux juniors. Il se lance dans le grand bain cette semaine en défendant les couleurs de la France dans les championnats du monde juniors de judo qui se disputent à Paris. Il sera en lice le dernier jour, dimanche, sans craindre d’afficher ses ambitions : « J’aimerais bien décrocher la médaille. »
Partenaire d’entraînement de Teddy Riner
Le bilan de ses précédentes campagnes internationales, chez les cadets, semble l’abonner à la troisième place : il est revenu tout bronzé des championnats d’Europe en Slovénie puis des championnats du monde en Hongrie. Il sait que le judo français est exigeant avec sa catégorie de poids depuis qu’un certain Teddy Riner y a trouvé de l’or à deux reprises chez les juniors.
Teddy Riner justement. Il le respecte et l’admire, mais il n’en fait pas une montagne, car c’est devenu un comparse d’entraînement depuis la rentrée. Alexis Dion a fait toutes ses gammes à l’Olympique Cesson-Sévigné. Il avait 6 ans quand son père, ancien rugbyman de haut niveau, a été muté en Bretagne pour son job à France Télécom. Devenu entraîneur du Rennes EC, il a logiquement initié son gamin à la pratique du ballon ovale, mais deux séances hebdomadaires ne suffisaient pas à calmer le bambin : « Il m’a mis au judo pour que je me dépense, et ça m’a plu. » Et ça lui a réussi, surtout.
Depuis la rentrée, il se perfectionne à Paris, après avoir intégré l’INSEP. Il alterne quotidiennement la pratique du judo et la poursuite des études, en classe de Première, pour préparer un Bac Pro de commerce. Il lui reste juste le week-end pour s’offrir quelques loisirs, au cinéma notamment : « J’ai adoré Inglorious basterds, le film de Quentin Tarantino. »
Le rêve olympique
Mais dans l’usine à champions qu’est l’INSEP il s’est aussi découvert des ambitions toutes nouvelles. Il sait que le futur immédiat appartient à son aîné Teddy Riner le champion du monde. Les Jeux de 2012, c’est pour lui, « évidemment ». Et ceux de l’olympiade suivante aussi, sans doute, à Rio de Janeiro. Mais il compte bien qu’après vienne son tour : « Comme tout le monde, je rêve d’être un jour champion olympique. La machine de guerre se met en place, il faut juste que je prenne le temps. » Mais qu’il marque son territoire dès dimanche, sous les yeux des supporters de son club de Cesson-Sévigné qui feront le déplacement à Paris.
Pierre FORNEROD.
Ouest-France